CAIRN DE GAVRINIS, BRETAGNE, FRANCE

 

Le cairn de Gavrinis est un site mégalithique situé sur l’île de Gavrinis en Bretagne qui a été construit entre 4 250 et 4 000 ans avant J.-C.

 

DESCRIPTION DU CAIRN

 

Le cairn est un dolmen formant une galerie d’environ 1,50 mètre de large et de haut et de 14 mètres de long, aboutissant sur une chambre. Il est recouvert d’un tumulus circulaire de plus 50 mètres de diamètre et de 6 mètres de hauteur, ce qui le rend très impressionnant !

 

Il est constitué de 23 dalles de pierre érigées verticalement, lesquelles sont surmontées de 9 dalles de couverture.

 

La chambre sur laquelle donne ce long couloir mesure 2,55 mètres de long et 2,45 mètres de large. Elle est également plus haute que la galerie, soit environ 1,70 mètre. Elle est formée de 6 dalles ornées de gravure et une seule très grande dalle de couverture.

 

Ce qui est absolument splendide dans ce cairn, ce sont les dalles de pierre qui sont gravées de symboles mystérieux.

 

De plus, l’entrée du Cairn est un trilithe qui est orienté vers le lever du soleil au solstice d’hiver.

 

HISTORIQUE

 

Tiré de Regards sur un mystère, le cairn de Gavrinis, par Laurent Lescop :

 

« Existe-t-il une permanence du sacré ? Une mémoire d’usage se transmet-elle de génération en génération ? Le cairn de Gavrinis a été fermé vers 3 400 avant notre ère ou dit autrement il y a environ 5 400 ans. Il impose toujours sa présence dans le paysage et l’on retrouve des objets attestant de présences successives. Alors que le XIXème siècle s’élance dans la course à l’industrialisation et aux grandes transformations du monde, les bâtiments religieux installés à Gavrinis sont vendus puis détruits.

 

En 1832 le docteur Cauzique, maire de Crach pénètre dans le cairn partiellement effondré devenu cratère et arrive directement dans la chambre. Prosper Mérimée qui viendra inspecter le chantier de dégagement notera dans son carnet de voyage ces quelques descriptions partout reprises : les courbes, les lignes droites et brisées et les tracés combinés de cent manières différentes, c’est le début de la notoriété des stèles gravées. Le site devient un objet d’étude et accède à une forme de popularité que les années n’éroderont pas. Gustave de Closmadeuc, Zacharie Le Rouzic, CharlesTanguy Le Roux se succèdent à l’étude, puis la restauration du monument.

 

Gavrinis fait image et une seule de ses stèles fait synecdoque. Il suffit parfois même de ne montrer qu’un extrait pour renvoyer immédiatement à l’ensemble du monument. Les signes ont très vite été étudiés et connus et l’on connait dès 1832, avec les relevés de Lucas, les premières descriptions des stèles. Mais ce n’est que 150 ans plus tard, à partir de 1980, qu’un premier corpus complet et rigoureusement effectué alimentera le monde académique puis le grand public de la majesté des compositions des stèles de Gavrinis. »

 

ÉTUDE MENÉE DE 2011 À 2013

 

De 2011 à 2013, Serge Cassen, chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de Nantes, a entamé un travail de recherche avec une équipe pluridisciplinaire composée d’archéologues, d’architectes, de topographes, d’informaticiens et de développeurs. Toutes les dalles (sol, murs, de couverture) ont fait l’objet d’un relevé topographique numérique en 3D permettant ainsi de restituer l’intégralité du relief des pierres, pas toujours visible à l’œil nu. Ainsi, des gravures non visibles ont pu être révélées.

 

Ce travail a notamment permis de définir la chronologie de gravure de chaque dalle.

 

Serge Cassen explique le travail réalisé par l’artiste pour la fabrication de l’une des dalles (celle où il y a un arc) : « La surface était soigneusement préparée. Ensuite, il a divisé la surface en panneaux, comme un peintre divise son tableau. Technique d'artiste ou cela avait-il un sens spirituel ? En tout cas, il y a douze étapes différentes. »

 

Toujours selon Serge Cassen, le site n’a pas été construit par hasard, mais il ne peut en expliquer l’origine.

 

DÉTÉRIORATION DU SITE À CAUSE

 

Serge Cassen fait part de la situation préoccupante de l’état du site : « Lorsque nous avons fait la numérisation 3D des pierres, nous avons été gênés par des coulures brunes. »

 

L'ouverture du cairn et la création d'un puits sommital ont changé le climat interne du monument. De plus, les parties restaurées ont été faites en béton afin de pouvoir clairement les identifier. Mais le béton contenait du sable de mer, ce qui a contribué à l’endommagement du site.

 

Le rapport du Laboratoire de recherche des Monuments Historiques indique : « Le plus grave agent d’altération, qui conduit à la perte de matière et donc du décor gravé, est la présence d’un vaste cortège de sels. Ces sels ont été introduits dans le monument par la restauration du début des années 1980 et par un défaut d’étanchéité depuis 30 ans. »

 

Ainsi, au début des années 2020, des travaux de restauration sont à l’étude.

 

Ce qui est ironique, c’est que ce cairn a passé plus de 6 000 ans dans un état de conservation extraordinaire et que les hommes, en l’espace de seulement 40 ans, ne sont pas parvenus à le maintenir en l’état…

 

UN MYSTÈRE NON RÉSOLU

 

Quelle est la fonction du cairn de Gevrinis ?

 

Quel est le lien entre les gravures des différentes dalles ?

 

Que signifient ces gravures ?

 

Comment les pierres ont-elles été transportées sur le site ?

 

Pourquoi le cairn a-t-il été recouvert par un tumulus?

 

Qui a ainsi agencées les pierres et pourquoi ?

 

Qui avait ces connaissances architecturales et astronomiques ?